Pourquoi manger des insectes ?





Pourquoi manger des insectes ?


 

L’entomophagie se traduit par le fait de manger des insectes. C’est peut-être une idée surprenante, repoussante et peu ragoûtante pour certains mais pourtant c’est une pratique très courante dans de nombreux pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du sud. 3 milliards de personnes en mangeraient déjà ! Les insectes généralement les plus consommés sont les sauterelles, les grillons, les vers de bambou, de farine ou de palmier, les larves de fourmis, de cigales ou de guêpes, les chenilles, les termites, les coléoptères ou les scarabées, mais aussi plus étonnant encore, les scorpions, les punaises géantes, les blattes, les centipèdes ou les araignées.

Pourquoi manger des insectes ?

Dans un monde où la population augmente de façon effrénée, où les besoins en protéines s’accroissent et où les espaces pour l’élevage des animaux et la culture se réduisent, l’entomophagie paraît être une excellente alternative pour l’avenir. D’une part, parce que produire 1kg de protéines issues des insectes demande 10 fois moins de ressources que celle pour produire 1kg de bœuf, mais aussi parce que les besoins en eau, en électricité et en espace pour les produire est infiniment moins importante. En effet, les insectes peuvent être élevés, dans des espaces extrêmement restreints n’empiétant pas sur les terres agricoles, pouvant vivre les uns sur les autres sans que cela n’entraîne une forte mortalité ou des maladies. De plus, leur production est peu gourmande en énergie et en eau, moins polluante que tout autre élevage, et qui plus est, les insectes peuvent se nourrir des déchets tout à fait sains issus de la production agricole et des produits de l’industrie agro-alimentaire qui ne sont pas absolument pas valorisés aujourd’hui.

Produire et consommer des insectes pourrait donc être à terme une solution pour couvrir tous les besoins alimentaires la planète que se soit pour nourrir les cheptels et les hommes, et ce, de façon raisonnée en réduisant l’empreinte écologique et en particulier l’émission des gaz à effet de serre. Cela enraierait aussi le phénomène de déforestation des dernières zones naturelles puisque l’homme a besoin sans cesse de nouvelles terres d’élevage, de terres de fourrage et où sont cultivées également des céréales pour nourrir les ovins, bovins et volailles.

La commercialisation et la consommation de ces insectes en Europe et dans tous les pays occidentaux fait face à l’heure actuelle à des difficultés d’ordre psychologique. Une très grande majorité de personnes ont une réaction de dégoût à l’idée d’en manger. Pour beaucoup les insectes sont sales parce qu’ils vivent pour la plupart à même le sol et se nourrissent de déchets organiques, d’éléments naturels se dégradant naturellement.

Pour pallier à ce blocage psychologique, il faudrait commencer par éduquer les plus jeunes aux goûts de ces insectes, mettre en place des ateliers de dégustation afin de leur apprendre comment cuisiner ces larves et ces insectes, pour les valoriser au niveau gustatif, les rendre attractifs, délicieux et ainsi faire changer leur comportement alimentaire, le jeu en vaut vraiment la chandelle !

Reste aussi à faire un travail de la part des chefs cuisiniers mais aussi dans l’industrie agro-alimentaire pour mettre en valeur les qualités gustatives de ces insectes, relever leurs saveurs, les intégrer à leur recettes en les associant à nos aliments.

Certains ont d’ores et déjà commencé ce travail culinaire créatif. On voit par exemple fleurir des recettes sucrées d’insectes associés au chocolat, au miel et parfois sous la forme de sucettes qui devraient séduire les jeunes générations, mais aussi, des gâteaux, des crèmes desserts, des gelées. Pour ce qui est du salé, on peut imaginer facilement que toutes les recettes traditionnelles contenant des protéines animales peuvent, à la place, être agrémentées d’insectes. Aussi pourquoi pas servir des raviolis fourrés aux grillons, des salades composées de vers de farines, des brochettes de criquets épicés, une quiche aux sauterelles, des beignets de larves de bambou, un parmentier de coléoptères, une terrine de larves de fourmis, un gratin de termites ou un saucisson à base de chenilles.

Autres arguments en faveur de l’entomophagie avancés par les scientifiques, les qualités nutritives et les bienfaits de ces petites bêtes volantes ou rampantes qui renferment, outre, une quantité très importante de protéines qui bien supérieure en proportion par rapport aux animaux d’élevage que nous mangeons quotidiennement, de nombreuses vitamines A, B1, B2, D, des acides, des fibres et des oligoéléments dont notre corps a besoin.